Robert connaissait Eliane (1) depuis l'enfance et l'aimait sans retour. C'était son amie mais surtout son "grand amour". Mais un amour à sens unique et ce fut là le hic. Alors, parce qu'il voulait se "rendre indispensable" auprès de sa douce, il l'a empoisonnée à l'arsenic. Vendredi, ce sexagénaire a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Créteil.
Le prévenu, employé dans un garage et marié, rencontre Eliane, une infirmière de 59 ans, il y a 50 ans. Une amitié naît. Et malgré, une liaison entre 2000 et 2005, ce ne sera pas plus. Il n'empêche. Robert, unanimement décrit comme "gentil, honnête, travailleur et serviable" rend de nombreux services à Eliane, qui habite loin de son domicile conjugal. Parallèlement aussi, il dégrade les pneus de sa voiture, lui passe des coups de fil anonymes, lui envoie des lettres, anonymes elles aussi dans lesquelles il mentionne notamment des menaces des mort.
En janvier 2006, soupçonnant une voisine octogénaire d'être le corbeau, Eliane porte plainte. Lors de l'audience jeudi, le substitut du procureur de remarquer que Robert n'a rien fait pour la détourner de ses soupçons. Point d'orgue de ce harcèlement en juillet 2006. Robert met de l'arsenic dans un pot de confiture au domicile d'Eliane. Il voulait "l'incommoder sans la tuer", explique-t-il à la barre. L'arsenic, est trouvé dans un flacon estampillé 1847 dans la cave de son père. Robert ne pensait pas un produit aussi ancien puisse garder sa toxicité. "C'était pour qu'elle fasse appel à moi".
Eliane tombe malade. Robert lui envoie de nouveau des lettres anonymes, mentionnant le produit. C'était pour "la sauver", plaide son avocat. Pour le représentant du ministère public en revanche, dans le comportement de Robert figurent "tous les ingrédients de la perversité et de la machination". La vérité n'avait été découverte qu'en avril 2008 à la faveur d'écoutes téléphoniques.
(1) Les prénoms ont été modifiés.